Dans une tribune à « l’Obs », Pascal Demurger, directeur général de la mutuelle d’assurances MAIF, demande aux dirigeants des nations d’agir plus fort en faveur du climat, car citoyens et entreprises sont déjà prêts à changer leurs habitudes.

Jamais l’urgence à agir n’a été aussi présente.

En tant qu’assureurs, nous en avons une conscience aiguë : un monde à 4 degrés supplémentaires est tout simplement inassurable. La crise sanitaire nous a rappelé qu’il y a un ordre naturel à respecter : le monde sauvage ne pouvant être incessamment menacé par la proximité et la manipulation humaine. Les effets du dérèglement climatique ne se conjuguent plus au futur mais au présent : de plus en plus de personnes à travers le monde subissent la multiplication des catastrophes et nous savons que ces phénomènes destructeurs sont aussi dangereux pour la vie humaine qu’ils déstabilisent les équilibres sociaux et géopolitiques.

Jamais la convergence des opinions n’a été aussi puissante.

Opinion des ONG et activistes toujours plus nombreux à réveiller, dénoncer, entraîner, proposer.

Opinion des citoyens, qui s’inquiètent, sont prêts à changer et, plus encore, exigent des entreprises, administrations et responsables politiques qu’ils aient un impact positif sur l’environnement et la société, sans quoi ils menacent de les boycotter. Toutes les études le montrent et de nombreuses initiatives le prouvent. Dans sa dernière étude sur le sujet, Ipsos relève que 93 % des Français considèrent la défense de l’environnement et de la nature importante, dont 51 % très importante. Et 68 % des Français affirment qu’ils tiendront compte des propositions écologiques des candidats lors de leur vote à la prochaine élection présidentielle.

Opinion des entreprises, ensuite. Nous sommes de plus en plus d’entreprises, petites ou grandes, à nous engager concrètement pour avoir des impacts positifs sur l’environnement et la société. Et toutes le savent désormais : celles qui ne s’engageront pas seront dégagées. Elles seront discréditées et tenues à l’écart par l’ensemble de leurs parties prenantes, clients, collaborateurs, et in fine propriétaires ou actionnaires. Ainsi, selon leur degré de maturité, les entreprises pressentent ou vivent que s’engager n’est ni une option, encore moins une punition mais un devoir et une source de performance indiscutables. À la MAIF, par exemple, nous adoptons des positions sincères et chaque jour plus radicales en faveur d’un monde décarboné, en accélérant la sortie de nos investissements des énergies fossiles, en créant des initiatives permettant aux citoyens une consommation responsable au quotidien et en leur proposant des produits d’épargne 100 % labellisés

Les opinions s’alignent donc et le niveau d’exigence des citoyens et des entreprises rejoint peu à peu celui des ONG et activistes.

Alors, jamais le besoin d’encadrer, stimuler, contraindre, inventer n’a été aussi grand.

Vous, dirigeants réunis à la COP26, mais vous aussi, gouvernants de notre pays, vous avez la lourde tâche d’accélérer le mouvement. C’est une responsabilité vitale et porteuse d’espoir.

Dirigeants de tous pays, le monde entier vous regarde. Nous vous attendons. En réalité, bien souvent, nous vous précédons. Nous, nous sommes prêts ! Conscients et agissants.

Mais nous avons besoin de vous, pour ne pas nous contenter collectivement de réparer ou compenser.

Nous avons besoin de vous pour démultiplier nos convergences. Cessez de croire que les dirigeants d’entreprise rêvent de dérégulation et de libéralisme à tous crins. Ce que nous attendons de vous, c’est, au contraire, de cadrer, inciter, mesurer. Édictez de nouvelles règles de transparence financière qui s’appliquent à tous. Normez ce qui doit l’être. Conditionnez les politiques et aides publiques à l’impact positif des acteurs économiques. Montrez l’exemple en proposant nationalement et internationalement de nouvelles solutions d’adaptation et le renforcement de la résilience aux effets climatiques. Imposez un rythme et un plan concret à long terme qui incite et aide les entreprises à agir.

Jamais l’urgence à agir n’a été aussi présente.

En tant qu’assureurs, nous en avons une conscience aiguë : un monde à 4 degrés supplémentaires est tout simplement inassurable. La crise sanitaire nous a rappelé qu’il y a un ordre naturel à respecter : le monde sauvage ne pouvant être incessamment menacé par la proximité et la manipulation humaine. Les effets du dérèglement climatique ne se conjuguent plus au futur mais au présent : de plus en plus de personnes à travers le monde subissent la multiplication des catastrophes et nous savons que ces phénomènes destructeurs sont aussi dangereux pour la vie humaine qu’ils déstabilisent les équilibres sociaux et géopolitiques.
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COP 26. Comment le réchauffement climatique change déjà la France

Jamais la convergence des opinions n’a été aussi puissante.

Opinion des ONG et activistes toujours plus nombreux à réveiller, dénoncer, entraîner, proposer.

Opinion des citoyens, qui s’inquiètent, sont prêts à changer et, plus encore, exigent des entreprises, administrations et responsables politiques qu’ils aient un impact positif sur l’environnement et la société, sans quoi ils menacent de les boycotter. Toutes les études le montrent et de nombreuses initiatives le prouvent. Dans sa dernière étude sur le sujet, Ipsos relève que 93 % des Français considèrent la défense de l’environnement et de la nature importante, dont 51 % très importante. Et 68 % des Français affirment qu’ils tiendront compte des propositions écologiques des candidats lors de leur vote à la prochaine élection présidentielle.

Opinion des entreprises, ensuite. Nous sommes de plus en plus d’entreprises, petites ou grandes, à nous engager concrètement pour avoir des impacts positifs sur l’environnement et la société. Et toutes le savent désormais : celles qui ne s’engageront pas seront dégagées. Elles seront discréditées et tenues à l’écart par l’ensemble de leurs parties prenantes, clients, collaborateurs, et in fine propriétaires ou actionnaires. Ainsi, selon leur degré de maturité, les entreprises pressentent ou vivent que s’engager n’est ni une option, encore moins une punition mais un devoir et une source de performance indiscutables. A la MAIF, par exemple, nous adoptons des positions sincères et chaque jour plus radicales en faveur d’un monde décarboné, en accélérant la sortie de nos investissements des énergies fossiles, en créant des initiatives permettant aux citoyens une consommation responsable au quotidien et en leur proposant des produits d’épargne 100 % labellisés
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Les opinions s’alignent donc et le niveau d’exigence des citoyens et des entreprises rejoint peu à peu celui des ONG et activistes.

Alors, jamais le besoin d’encadrer, stimuler, contraindre, inventer n’a été aussi grand.

Vous, dirigeants réunis à la COP26, mais vous aussi, gouvernants de notre pays, vous avez la lourde tâche d’accélérer le mouvement. C’est une responsabilité vitale et porteuse d’espoir.

Dirigeants de tous pays, le monde entier vous regarde. Nous vous attendons. En réalité, bien souvent, nous vous précédons. Nous, nous sommes prêts ! Conscients et agissants.
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Mais nous avons besoin de vous, pour ne pas nous contenter collectivement de réparer ou compenser.

Nous avons besoin de vous pour démultiplier nos convergences. Cessez de croire que les dirigeants d’entreprise rêvent de dérégulation et de libéralisme à tous crins. Ce que nous attendons de vous, c’est, au contraire, de cadrer, inciter, mesurer. Édictez de nouvelles règles de transparence financière qui s’appliquent à tous. Normez ce qui doit l’être. Conditionnez les politiques et aides publiques à l’impact positif des acteurs économiques. Montrez l’exemple en proposant nationalement et internationalement de nouvelles solutions d’adaptation et le renforcement de la résilience aux effets climatiques. Imposez un rythme et un plan concret à long terme qui incite et aide les entreprises à agir.
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Nous n’avons plus besoin qu’on nous montre le chemin : nous voulons désormais que l’on nous donne les moyens de le prendre. Rapidement. Efficacement. Tous individuellement mais… tous en même temps.

Par Pascal Demurger

Source : https://www.nouvelobs.com/ecologie/20211110.OBS50857/cop26-nous-sommes-prets-et-vous-encadrez-nous.html